Dreux

DREUX
Vous commencerez votre périple dans la ville de Dreux, ville frontalière entre la Normandie et l’île de France, située au bord de la Blaise. Dreux est une ville dominée par les vestiges de fortifications d’un puissant château médiéval, au centre desquels se dresse la Chapelle Royale Saint-Louis, nécropole de la famille d’Orléans (édifiée entre 1816 et 1848). Le centre-ville a conservé son beffroi, symbole des libertés communales, l’église Saint-Pierre, édifice du XIIIème siècle restauré à la Renaissance, et qui abrite des vitraux des XVème et XVIème siècles. Des maisons à pans de bois bordent les rues voisines du beffroi. Et au musée d’art et d’histoire, des peintures intéressantes sont exposées.

 

BEFFROI

Seul monument de ce type en Eure-et-Loir, il fut érigé de 1512 à 1537 par trois architectes de renommée dont Clément Métézeau. Ancien Hôtel de Ville, il est le symbole des libertés communales acquises par les bourgeois drouais dès le règne de Louis VI le Gros (roi de France de 1108 à 1137 et seigneur de Dreux). L’ornementation de la façade marque nettement la transition entre le style gothique flamboyant au rez-de-chaussée, et le style Renaissance au second.

REMPARTS DE DREUX


Le château de Dreux a perdu son ancienne splendeur. L’essentiel de la construction se compose d’un rempart dominant la ville, flanqué de tours rondes, à l’exception de deux carrées. Sur le côté nord existait un donjon, construit en 1244, qu’on appelait la « Tour grise » ou la « Grosse tour » , et qui fut ruinée après le dernier siège de la ville, par Sully, pour Henri IV en juin 1593. Ce dernier fit ensuite araser la plupart des tours à mi-hauteur. Les restes de la Tour grise furent démolis par le duc d’Orléans, propriétaire, sous Charles X. Il n’y subsiste que la colonne du télégraphe qu’il y fit installer.
Il existait plusieurs enceintes. Dans la première enceinte, ou la basse-cour, existait une chapelle. Cette partie, et la seconde enceinte dont il ne reste que des vestiges, correspondent au nord de l’ensemble actuel, est maintenant un parc boisé, longé du côté ouest par le cimetière principal.
Le sud du château était défendu par une autre grosse tour, nommée « Tour de Dannemarche ». Un portail, vers le sud, ne possède quasi pas de défense, mais il est surmonté du logis actuel, appelé communément « l’Évêché ».

VIGNOBLE DE DREUX
En 1808, la vigne couvrait 7249 ha sur les coteaux et les plateaux de l’Eure-et-Loir. Soixante ans plus tard, bien avant l’arrivée du phylloxera, le vignoble était réduit au tiers, celui de Dreux passant même de 250 à 60 hectares. En 1980, seulement 1 hectare de vigne était déclaré. Le visiteur peut aujourd’hui découvrir quelques clos relictuels à Dreux, Cherisy, Nogent-le-Roi, Maintenon, Vernouillet, conservés par des passionnés de la viticulture. Les récoltes, souvent menacées par les gelées printanières et les pluies d’automne, étaient en moyenne de 40 hectolitres/ha. Ces vins légers s’effacèrent face à la remontée par voie maritime ou ferroviaire des vins du sud plus charpentés, plus corsés et de meilleure tenue. Développement des céréales et de l’élevage, puis phylloxera, donnèrent le coup de grâce au vignoble d’Eure-et-Loir. En 1989, l’association Flora Gallica plante sur le coteau St-Thibault de Dreux 900 pieds de chardonnay, produisant un blanc sec au « nez intense et délicat » élevé dans les caves historiques du musée consacré au vignoble drouais.

CHAPELLE ROYALE


La Chapelle Royale fut édifiée à partir de 1816 par la duchesse douairière d’Orléans, sur l’emplacement de l’ancienne forteresse des comtes de Dreux, dont on peut apercevoir les remparts. Agrandie par son fils, le roi Louis-Philippe, il en fit la nécropole des membres de sa famille et de ses descendants. Les gisants de la famille du Roi Louis-Philippe sont commandés aux plus grands noms de la sculpture du 19ème siècle : Millet, Barre, Lenoir, Pradier et Mercié. C’est ce dernier qui exécute le monument du roi et de la reine Marie-Amélie. La manufacture de Sèvres a livré ici de splendides vitraux peints et émaillés, inspirés des compositions religieuses ou historiques telles que « la vie de Saint-Louis », patron de la Chapelle Royale. Dominique Ingres, Horace Vernet, Hippolyte Flandrin et Larivière ont signé les plus belles œuvres faisant apparaître le fameux bleu de Sèvres.

EGLISE SAINT PIERRE


Construite au XIIIe siècle, rénovée au XVe siècle, agrandie au XVIe et achevée au XVIIe siècle, l’église saint-Pierre est un vaste édifice composite qui n’en est pas moins harmonieux. Ornée de vitraux des XVe et XVIe siècles, elle renferme un buffet d’orgue daté de 1614, un chapiteau roman du XIIe siècle, et un christ du XVIe siècle. Construite dans le 1er tiers du XIIIe siècle, elle est contemporaine de la cathédrale de Chartres, avec laquelle elle présente des similitudes. Dévastée en 1421, elle est réédifiée à partir de 1474. Clément Métézeau élève la façade en 1524, la tour nord est construite en 1576, mais la tour sud ne sera jamais achevée. La réalisation du bras sud du transept dans les premières années du XVIIe siècle , marque la fin des travaux ainsi que de la pose des vitraux qui ornait les baies. Elle renferme un buffet d’orgue aux sculptures polychromes, daté de 1614 et abritant un instrument réalisé par A. Cavaillé-Coll en 1867-1868, un chapiteau roman du XIIe siècle provenant de la collégiale St Etienne, un Christ en croix du XVIe siècle, une chaire et des confessionnaux Louis XV et de nombreux tableaux répartis dans les chapelles.

ANCIENNE MAIRIE ET CAISSE D’EPARGNE


Elevé, à l’angle d’une place entre 1892 et 1894, sur des plans conçus par l’architecte Vidière, l’édifice est conçu pour abriter à la fois les services de la Mairie – la grande salle des mariages nous le rappelle – et ceux de la Caisse d’épargne, au rez-de-chaussée. Construit en pierre pour les façades principales, et en brique pour les façades arrière, l’édifice présente un style éclectique d’une grande richesse. L’entrée s’effectue à l’intersection des deux ailes, grâce à une rotonde d’angle surmontée d’un dôme monumental, lui-même surmonté d’un lanternon. Ce traitement monumental de la façade signale l’édifice dans la ville et l’impose comme un édifice public – l’hébergement de la mairie renforce d’ailleurs son statut d’édifice public.
A l’intérieur, le décor est lui aussi d’inspiration classique : des colonnes de marbres soutiennent la coupole de l’escalier, tandis que des pilastres scandent les murs du palier du premier étage. Les lettres R.F. que l’on retrouve sur la façade, comme sur le décor de la coupole de l’escalier, rappellent que l’hôtel devait accueillir les services municipaux.