A
Abonet: diminutif de Abon, dérivé du nom de personne germanique Abbo, hypocoristique de composés avec Alb‑, elfe.
Arpent : indication de la superficie d’une parcelle, du gaulois arepennis, ancienne mesure agraire divisée en 100 perches et variable suivant les localités (de 35 à 50 ares). Généralement l’arpent vaut 100 perches carrées, la perche ayant des dimensions variables. En région parisienne, on trouve fréquemment des arpents de 100 perches carrées de 18 pieds de côté (34,19 ares), de 20 pieds (arpent dit du roi, ou arpent commun de 42,21 ares), de 22 pieds (arpent dit des Eaux et Forêts de 51,07 ares qu’on appelle également le grand arpent, et qui est utilisé pour les terres).
Arche : méandre de l’Avre formant un arc, trois champtiers se trouvent dans ce méandre.
Arcade : les arcades de Montreuil, ouvrage d’art aérien faisant partie de l’aqueduc construit du 4 juin 1891 au 16 mars 1893, long de 102 km, qui conduit les eaux jusqu’au réservoir de Saint-Cloud (92) en partant des sources de Rueil-la-Gadelière (Eure-et-Loir) et traversant 42 communes sur les départements d’Eure-et-Loir, et des Yvelines. Ce sont les arcades de Montreuil qui sont les plus spectaculaires sur une longueur de 740 m. On y compte 79 arches montées sur pilotis avec 58 trous d’allègement entre celles-ci.
Aulnette: jeune plantation d’aulnes.
B
Banne : désigne certaines montagnes de forme aigüe et des sommets abrupts.
Barbasse : la ville de Barbaste tirerait son nom de Barbastro en Aragon[1] (Dauzat et Rostaing) (ancienne possession des rois de Navarre). (Voir Moulin).
Bellevue: lieu d’où l’on a une « belle vue ». Champtier sur versant est du plateau d’Abondant avec vue sur la vallée de l’Eure et sur Saint-Georges-Motel.
Bois Floté: transport du bois par les cours d’eau. Le flottage était très utilisé en France autrefois. Les grands arbres de la forêt de Dreux étaient expédiés vers les chantiers navals du royaume, par la rivière l’Eure.
Borne: pas d’explication, pierre levée, borne milliaire … ?
Braise, Breze, Braye : 1 – Bray, Brai, Terrain humide, boue, fange.
2 – Braize, représente l’ancien français brese, ancien occitan braze, bois réduit en charbons ardents, surnom de fabricant ou de marchand de charbon de bois.
Buisson: 1 – Buisson n.m. vers 1160 boissum 1080, altération peut-être d’après buis de l’ancien français boisson, du latin buxeus (buis) diminutif de bois. Bouquet, touffe d’arbrisseaux sauvages et rameux. Buisson épineux, bruyères, églantine, ronces en buisson.
2 – Petit bois de haute futaie, ou taillis[2]. Au xviie siècle quand un bois ne contient que 30 ou 40 arpents les maîtres des Eaux et Forêts ne l’appellent qu’un buisson.
Buterne : pourrait être une apocope[3] et une agglutination[4] de « butte terne » butteterne « buterne ».
[1] Ancienne possession des rois de Navarre.
[2] Partie d’un bois où il n’y a que des arbres de faible dimension, issus de souches et de drageons, que l’on coupe à intervalles rapprochés.
[3] Ce terme désigne la coupure d’une lettre ou d’une syllabe à la fin d’un nom : Guill(aume) d’où Guillot ; ou la chute d’un phonème, d’une ou plusieurs syllabes à la fin d’un mot.
[4] Soudure de deux éléments originairement distincts, ce qui a pour résultat de former un nom nouveau, ex Ageorges, ellipse de [fils] à Georges
C
Champart, Champ Part, Champ-Part : part sur les récoltes qui revenait aux seigneurs de certains fiefs.
Prélèvement annuel sur les récoltes effectué par le seigneur pour un héritage qu’il a donné à cens[1]. Le champart est la dîme, à ne pas confondre avec la dîme ecclésiastique. On l’appelle aussi terrage, dans la France du Nord. Le champart est un droit de gerbe, exigible le plus souvent sur les céréales, rarement sur d’autres produits, et porte le plus fréquemment sur des terres nouvellement défrichées. Si certains champarts survivent jusqu’à la Révolution, d’autres dès le milieu du xiie siècle sont convertis en cens en argent, La quotité du champart était fort variable : rarement le tiers ou tierçage, plus souvent le cinquain (5e gerbe) ou sixain (6e gerbe), le vingtain (20e gerbe), en moyenne une gerbe sur huit. Levé sur la vigne, le champart prend le nom de carpot (quart pot, 4e pot).
Champ Part, Champ-Part : déglutination de Champart.
Grange du Champart : ou grange champarteresse, bâtiment où les moines engrangeaient le droit de gerbe prélevé sur les moissons.
Chardon : a désigné un lieu couvert de chardons.
Charme : arbre ou arbrisseau (cupuliféracées), à bois blanc, dur, à grain fin.
Clos : terrain cultivé et clos de haies, de murs, ou de fossés.
Cocherelle : lieu où on élève les coqs.
le Dolmen de Cocherel
Comté : substantif quelquefois masculin, quelquefois féminin. Dignité qui donne la qualité de Comte à celui qui la possède, ex Le Comté de Champagne, la Comté.
Cornu : microtoponyme expliqué par la forme du champtier.
Couture : l’ancien français couture, mot issu du latin cultura désignait un champ labouré, une terre cultivée de bonne culture par opposition aux herbages ou aux vergers.
À l’époque carolingienne :
– très grande pièce de labour, de l’ordre de plusieurs dizaines d’hectares, dans les villæ parisiennes de l’abbaye de Saint-Germain des prés,
– terres du manse[2] domanial par opposition aux tenures paysannes,
– terre nouvellement défrichée, généralement à la périphérie immédiate du village.
Dans la France du Nord, parcelles cultivées par opposition aux herbages, vergers, bois.
[1] Redevance annuelle que le possesseur d’une terre ou censitaire payait au seigneur du fief. Le cens est perpétuel et irrachetable.
[2] Du latin médiéval mansus de manere « demeurer ». Petit domaine féodal constituant une unité d’exploitation agricole.
Cusec, Cussay, Cusseque, Cussey : – Cusei 1029, – Cussiacum 1300, – Campus-Silvæ, Cusse, Cussegium, Cusseium, Chef-lieu d’une prêtrière[1] du Chapitre de Chartres (Cartulaire de Notre-Dame de Chartres).
[1] Prêtrière, prestrière, domaine ecclésiastique concédé en usufruit moyennant une redevance annuelle.
D
Déserts : terrain inculte.Le mot « désert », du latin desertus, « abandonné inculte », a d’abord désigné un défrichement, une clairière dans un bois.
Douins: Douin : Dode, nom de personne d’origine germanique Dodo, hypocoristique de noms composés avec l’élément dod‑, nom enfantin formé par redoublement, en exprimant une idée de balancement. Dérivés : Dodon, Dodet, Dodin. Avec chute du d intervocalique : Don, ancienne forme Doon ; Doin, Douin. .
Doyens : titre de dignité ecclésiastique, doyen d’une église collégiale, le chef du chapitre.
Doyenné : dignité de doyen dans une église, un chapitre, – circonscription ecclésiastique ayant à sa tête un doyen.
ElierE
Église : au xie siècle ; du latin eclesia ou ecclesia, du grec ekklesia « assemblée ». Édifice consacré au culte de la religion chrétienne.
Eliers: Élier, Hélier, forme populaire de Hilaire, forme savante du nom latin Hilarius, dérivé de Hilaris, joyeux. Nom popularisé par plusieurs saints, les évêques de Poitiers ive siècle et d’Arles ve siècle.
Enaudieres : de Énaud, représente la forme évoluée de Eynaud, nom de personne d’origine germanique Aginwald > Eginwald (agin– forme élargie de ag- ac-, lame (de l’épée) ; –waldan, gouverner.
Étain : métal de couleur blanc argent, plus dur et moins dense que le plomb, utilisé pour des pièces de vaisselle.
Dans la région, plusieurs hostelleries, auberges et boutiques avaient pour enseigne « Le Plat d’étain ». Les métiers : potier d’étain, tireur d’étain, peigneur d’étain.
F
Fermaincourt : formé de deux mots latins : Firmitas et curtis.Firmitas indique une villa changée en forteresse. Ces places furent longtemps appelées des fermetés, puis des fertés. Les noms de lieux en Cour(t)‑, ‑court (d’abord « cour de ferme »), peu nombreux en Eure-et-Loir et probablement antérieurs aux noms en ville, ont le même sens que ceux en ville : domaine, ferme (fin du gallo-romain et époque franque).
Firmacuria, Firmatum-Cor, Firmecor, Firmati-Curtis. (Cartulaire de Notre-Dame de Chartres).
Fermaincourt est réparti sur trois communes : Montreuil, Abondant et Cherisy.
G
Garenne : du bas latin warenna garenne désignait au Moyen Âge un bois entouré de murs ou de haies, réservé à la reproduction et à la chasse du petit gibier, plus spécialement du lapin.
On distinguait au Moyen Âge :
– les garennes jurées où le gibier se reproduisait,
– les garennes ouvertes où le seigneur et ceux qu’il y autorisait pouvaient chasser.
Grues : grand oiseau échassier (gruidés) qui migre en troupe.
Gué des Grues : dans le censier du comté de Dreux pour 1510 et 1519 le passage de grues est signalé au « Guey des Grues » lors de leur migration.
Gué Hadrard :
–.Vadum Ardreti (cartulaire de l’abbaye de Saint-Vincent au Bois[1], de l’ordre de Saint-Augustin, en l’évêché de Chartres) ; –.Vadum Hardradi, vers 1079 ; –.Vadum Hurdræ, 1257 ; –.Vadum Hardre, 1278 (cartulaire de Saint-Père-en-Vallée
Des extraits de cartulaires et de chartes (consultables dans le cahier de Montreuil) amènent à penser que le Gué Hadrard, Hardré et le Gué des Grues ne font qu’un.
[1] Hameau de Saint-Maixme-Hauterive, canton de Châteauneuf-en-Thimerais.
H
Haye : de Haya (du francique hagja), haie dont s’entourent les domaines comme moyen de défense autant que de clôture pour garder les bêtes
Les forestiers parlent de haie quand l’élément a au moins 25 m de longueur, 10 m de largeur minimum, et qu’il contient au moins 3 arbres d’un diamètre minimum de 7,5 cm.
Humieres, Heunières : désigne un endroit planté d’ormes, comme la forme masculine Humier. Patronymes ou plantations.
L
Laubus : « l’aubu » forme masculine ou altérée d’aubue, nom topographique, issu du bas latin albuca, terre blanche, argileuse, marneuse.
Aubue : terre humide et fraîche, difficile à labourer (Yonne, Côte-d’Or, Nièvre). Dans la région de Clamecy on distingue les aubes blanches où prédominent le conroi (argile) et les aubes rouges formées surtout de marnes calcaires.
Lieutenant : Porte au Lieutenant, lieu-dit se trouve, en amont du Moulin de Barbasse, près de Dreux, il s’agissait certainement d’une porte écluse qui réglait la navigabilité de la Blaise.
Loison : agglutination de L’ et oison. De oison, sobriquet qui s’est appliqué à un individu borné, bête.
Loüis : Louÿe, Eure (loia xiie siècle). (Loya 1239).
Louetterie, Loiterie, Louveterie, Louvière , Louvier :
-.Louette, n.f. en Normandie représente une forme avec aphérèse[1] d’alouette ;
– Louetterie (1632), de Louet (le), Louette (le / la), nom breton, sobriquet « le gris, la grise », personne aux cheveux grisonnants ;
– Louveterie, n.f. loveterie, chasse au loup ; équipage pour le loup.
– Louvier , lovier, louvetier, officier qui commandait l’équipage pour la chasse aux loups.
Louvière : louvyère, lovière, tanière du loup ; fosse pour prendre le loup.
Luzerne : 1 – Plante fourragère de très bon rendement cultivée en prairie artificielle pour la nourriture du bétail. Lieu planté de luzerne.
2 – Ancien français lucerne, flambeau, lanterne, fanal indiquant la présence d’un monastère.
(Monastère de la Lucerne d’Outremer dans la Manche).
3 – Nom de localité d’origine La Luzerne (Eure).
[1] 1 / ce terme désigne l’amputation d’une lettre ou d’une syllabe au commencement d’un nom : Binet de (Ro)binet. Si la chute de l’élément initial d’un nom résulte d’une fausse coupe, c’est une déglutination. 2 / chute d’un phonème, d’un groupe de phonème au début d’un mot (opposé à apocope).
M
Marais : terrain généralement de vaste étendue, recouvert en permanence d’une nappe d’eau peu profonde, où croissent en abondance des plantes aquatiques.
Masure : – Jusqu’à la guerre de Cent Ans, la masure, en Île-de-France, fut la parcelle de 15 à 20 ares où se trouvaient les bâtiments d’habitation et d’exploitation. Dans les textes, on trouve « masure avec maison » ou « maison et masure » ; puis la maison prendra elle-même le nom de masure.
– Au xiie siècle, en Beauce, petite exploitation, analogue au bordage[1], confondue parfois avec l’ouche[2].
Montreuil : Mosteriolum 1132, Mosteriol vers 1140. Mosterellium, Misterolium, (Cartulaire de Notre-Dame de Chartres). Montroeuile, dans BMS, en 1748.
Latin monasteriolum, diminutif du bas-latin monasterium, d’abord « monastère » de religieux, puis tout édifice consacré au culte.
Motel : dérivé du mot motte, lui-même d’origine prélatine.
Motte, au Moyen Âge, une butte artificielle entourée de fossés et de palissades sur laquelle on élève une forteresse en bois.
Moulin de Barbasse : moulin à farine (dernier moulin sur la Blaise) qui tirerait son nom de la ville espagnole de Barbastro en Aragon. Alain d’Albret, comte de Dreux en 1510, appela ainsi son moulin pour évoquer le nom d’un autre moulin qu’il possédait à Barbaste[1] dans le Lot-et-Garonne.
[1] Amanieu d’Albret acheta ce moulin à Guillaume-Arnaud de Bordes en 1309.
Moulin à Papier : moulin sur l’Avre à Cocherelle, usine à déchirer les étoffes pour faire du papier.
Musy, Muzy : Muzy, Museum, 1144 ; Muze, 1221.
Domaine de type gallo-romain en –acum, le nom de personne *Musius (?) avec lequel il serait constitué étant de la même famille que les noms qui ont servi à la formation de Musigny (Côte-d’Or) et Muzillac (Morbihan).
[1] Bordage, bordaige, petite métairie, petite ferme, le tènement ou la tenure des bordiers (métayer).
[2] Ouche, Osche, n.f. jardin fermé de haies, terre labourable entourée de clôtures.
N
Notre Dame de la Ronde : chapelle disparue, construite sur un versant de l’éperon arrondi, au nord du plateau de Dreux, dominant la vallée de l’Avre.
Noue, Nouette : noe (xiiie siècle) ; noue (xive siècle), du latin populaire nauda d’origine gauloise.
– Terre grasse et humide (marécage) cultivée en pâturage, en prairie.
– Terrain périodiquement inondé (en particulier ancien lit de rivière, ruisseau).
O
Ormes : arbre atteignant de 20 à 30 mètres de haut, à feuilles dentelées dont le bois solide et souple est utilisé en charpenterie et en menuiserie.
P
Paissis : pâturage, pâtis, pacage, (Sologne). Pâturages temporaires semés de plantes fourragères remplaçant les jachères, (Aisne).
Pajots : patronyme diminutif de page, jeune garçon, valet. Le sens de jeune noble au service d’un prince date du xve siècle.
Pantoufle : Pentouffle en 1723. Petit hameau a pris le nom de l’île de la Pantoufle. La tradition locale rapporte que ce nom est dû à la ressemblance de cette île avec une pantoufle.
Parc : parc du château de Fermaincourt.
Pâtures: lieu non clos où les habitants pouvaient faire paître leurs animaux.
Pièces : espace de terre cultivable, champ.
Longues Pièces : , terrains très allongés. Pourrait être expliqué par l’utilisation de la charrue. Pour faciliter le labour, les parcelles étaient beaucoup plus longues que larges pour éviter des demi-tours fréquents rendus difficiles par la longueur de l’attelage. Le soc de charrue, entrant profondément dans la terre et la retournant, l’attelage était constitué de plusieurs bêtes, alors que l’araire qui grattait superficiellement le sol était tiré par un seul animal.
Pivert : en moyen français lourdaud, sobriquet d’après l’oiseau.
Pointes : Les Pointes, 1829, 1982 : Microtoponyme expliqué par la forme du champtier.
Poulaine : en ancien français « peau de Pologne, aussi pointe de soulier », surnom de celui qui portait ce genre de chaussures.
Poulain, sobriquet qui a désigné un homme vif.
Pré, Prés : terrain enherbé qui peut être pâturé ou fauché (Prairie permanente).
R
Roches : sol pierreux caillouteux.
Ronde : un des versants de l’éperon arrondi, au nord du plateau de Dreux, dominant la vallée de l’Avre, avec un dénivelé de 60 mètres.
S
Saint Martin : Martin, latin Martinus, apôtre des Gaules. Évêque de Tours. Vers 316-397. Né en Pannonie (Hongrie) il est enrôlé dans l’armée romaine, et sert en Italie puis en Gaule. Un jour de l’hiver 337 à Amiens, il rencontre un mendiant nu, grelottant de froid ; il coupe son manteau et en donne une moitié au pauvre. Martin fonda le monastère de Ligugé en Poitou, fut élu évêque de Tours en 370, fonda le monastère de Marmoutier. Martin fit œuvre de missionnaire dans toute la France de l’ouest, convertissant les populations, détruisant les temples païens et fondant des églises et des monastères.
Ruine de la Chapelle St Martin
Sancise : Sencerie série E4 p 318. Peut-être une censive, terre assujettie au cens.
T
Tartre, Tarteaux : – variante de Tertre, petite éminence, – bourbier, fondrière,
Croix du Tartre
Tarteau, peut-être aussi diminutif de tarte qui a désigné en ancien français le marchand de tartes, pâtisserie fine faite avec la fleur de farine.
Triel : Triel[1] notion de trio
Le Triel de la Croix du Tartre, Carrefour de trois routes en forme de Y.
Terres Blanches : Terre calcaire.
Treil : treille, vigne qui pousse sur un support.
V
Vignes : terrain planté de vigne cultivée ; vignoble.
[1] De tri- d’après duel : dans certaine langue, nombre grammatical exprimant le concept de « trois », distinct du singulier, du pluriel et du duel.