La côte de Montreuil est située sur la rive droite de l’Eure. Le site est exposé au sud, sur un coteau crayeux aux pentes abruptes. Les pelouses calcicoles résultent en général des activités agricoles anciennes.
Autrefois cultivées, ces parcelles sont devenues des pelouses calcicoles après abandon des cultures. Le pâturage a pris place sur le coteau durant l’entre-deux guerres et jusque dans les années 1950 et a permis, un temps, de perpétuer ces paysages ouverts. L’abandon du pastoralisme et la plantation de pins sylvestres dans les années 1960 ont contribué à boiser les pelouses.
Vous pourrez observer des orchidées (Ophrys Bourdon et Orchis Pyramidal entre autres), l’anémone pulsatille et de nombreux insectes affectionnant la chaleur, dont deux espèces de Zygènes (petits papillons à la robe rouge et noire). Les murgers permettent aussi à la Coronelle liss et au Lézard agile (deux reptiles protégés) de se dorer au soleil.
La flore de la côte de Montreuil
Le site naturel de Montreuil qui est très bien entretenu nous offre une flore remarquable et les orchidées y trouvent une bonne place. Le fauchage retardé de quelques semaines permet aux plantes d’achever leur cycle végétatif : c’est ce qui est pratiqué à Montreuil. Nous avons pu même remarquer cette année un fauchage bord de route retardé devant les bâtiments « Eau de Paris » qui évitait des orchidées Orchis bouc très nombreuses à cet endroit : très belle initiative.
Il faut noter qu’il existe 160 espèces d’orchidées en France métropolitaine, mais 27 sont menacées de disparition et 36 seraient proches de l’être ! Ces fleurs sont particulièrement vulnérables car elles sont souvent pollinisées par des insectes très spécifiques et peu abondants. Si l’insecte disparait, l’orchidée ne se reproduit plus et l’espèce s’éteint. Raison de plus pour les protéger.
Cueillette des fleurs et prélèvements des plantes sont vivement déconseillés. De toute façon, réimplanter au jardin est une opération vouée à l’échec à coup sûr.
Les photos présentées prouvent que de nombreuses espèces poussent sur le site naturel de la côte de Montreuil, mais aussi principalement pour deux d’entre-elles (orchis pourpre et orchis bouc) sur le bord de la route et dans la prairie derrière le cimetière.
A noter aussi de nombreux chardons remarquables visibles tout l’été dans cette même prairie : à observer absolument avant et pendant la floraison finale, les deux périodes offrant un intérêt certain de beauté pour ces plantes. Ils sont également fréquentés par une multitude d’insectes qui raviraient des accros de la photo.…
Sans contexte, les 3 espèces les plus abondantes à Montreuil sont les orchis pourpre, les orchis bouc et les orchis pyramidal.
Elles sont observables plus longtemps dans la saison avec une durée de vie des fleurs importante
Viennent ensuite les listères à feuilles ovale, mais en quantité toutefois beaucoup plus modeste et d’une durée de vie des fleurs plus faibles
Les autres espèces se méritent, il faut de la patience dans la recherche
La plus grande espèce observée a été l’orchis bouc dans la prairie près du cimetière de Montreuil : environ 80 cm ! Très belle plante qui possède pléthore de fleur sur la même hampe
La période propice aux observations se situe de mi-avril à mi-juin, mai étant le meilleur moment
L’année 2020 m’a paru particulièrement favorable à ce trésor de fleurs, mais comme dit plus tôt, l’entretien des espaces et les fauchages raisonnés ont sûrement complété les bienfaits d’un printemps propice
Bernard DALLOZZO